"Dans les époques classiques, les institutions morales, politiques ou religieuses dépassaient et portaient les individus qui les représentaient. La monarchie était plus que le roi, le sacerdoce plus que le prêtre. A telle enseigne qu’on pouvait alors se payer le luxe de mépriser tel roi ou tel pape sans que le principe même de la monarchie ou de l’autorité pontificale soit mis en question le moins du monde. Qu’on songe aux invectives d’une sainte comme Catherine de Sienne contre le clergé de son temps, à un grand catholique comme Dante, qui colloquait en enfer le pape régnant ! Aujourd’hui, comme dans tous les temps de décadence, nous assistons au phénomène inverse : les institutions ne sont tolérées et aimées qu’à travers les personnes..."
Gustave Thibon, “Ce que Dieu a uni: Essai sur l'amour”.